Certification SST : quels avantages pour les salariés ?
Au sein d’une entreprise, le rôle du SST (Sauveteur Secouriste du Travail) est de porter secours à un salarié victime d’un accident sur son lieu de travail, le temps que les secours prennent le relais. Plus largement, il est chargé de prévenir les risques professionnels. La certification SST s’obtient après 12 heures de formation et le financement incombe à l’employeur, mais la demande peut être faite à l’initiative du salarié intéressé. Le diplôme est valable 2 ans et doit être renouvelé par un stage de recyclage. Au-delà des obligations légales, la certification SST est un vrai plus, elle peut être valorisée tout au long de la vie professionnelle. Voici les avantages à réaliser une formation initiale SST en tant que salarié.
Répondre à la réglementation en vigueur
L’article R.4224-14 du Code du travail indique qu’au sein des entreprises dans lesquelles sont « accomplis des travaux dangereux », au minimum un membre du personnel doit être formé en SST pour « donner les premiers secours en cas d’urgence ». Si cette mesure concerne largement le domaine du BTP, les autres entreprises n’en sont pas exemptes. La loi précise que « tout employeur a l’obligation de mettre en place dans son entreprise, des moyens de secours adaptés, dans l’objectif de prendre en charge le plus rapidement possible un salarié qui serait victime d’un accident du travail, d’une détresse médicale ou d’un état pathologique ». Plus globalement, l’employeur est tenu de mettre en place un protocole à suivre en cas d’urgence, et d’équiper le ou les lieux de travail en matériel de premiers secours, tel qu’un défibrillateur, par exemple. En revanche, il n’est pas dans l’obligation de proposer une formation de sauvetage et de secourisme à tous ses salariés. Pourtant, de plus en plus d’employeurs prennent conscience de la nécessité de s’entourer de plusieurs salariés formés aux gestes qui sauvent. Si le financement d’une certification SST est obligatoire pour une partie des effectifs d’une entreprise, pourquoi ne pas en profiter pour former l’ensemble des membres de l’équipe intéressés et ainsi renforcer la cohésion entre eux ? En plus avec le dispositif CPF l’investissement financier peut être amorti. Pour les salariés, être certifié SST permet de compléter leur fonction dans l’entreprise et de se sentir investis d’une mission valorisante. En tant que formation entrant dans le cadre de la formation professionnelle continue, la certification SST peut être mise en avant tout au long de la carrière, lors d’une recherche d’emploi par exemple. Équivalente au niveau PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1), la certification SST peut représenter une porte d’entrée vers une reconversion dans les métiers du secours et de la sécurité. Les demandeurs d’emploi, au même titre que les étudiants, peuvent suivre une formation SST en vue d’obtenir la certification correspondante.
Intervenir en cas d’accident ou de malaise
C’est l’avantage le plus évident de la certification SST. Un sauveteur secouriste du travail est en effet capable de prodiguer les gestes de premiers secours, permettant, si ce n’est de sauver la victime, de limiter ses séquelles. Durant la formation, le formateur SST indique la conduite à tenir en situation d’accident. Celle-ci se base sur 4 principes :
- protéger ;
- examiner ;
- alerter ;
- secourir.
Voici un exemple plus précis : en cas de malaise, un SST est en mesure de repérer rapidement si la victime respire encore, si elle est consciente ou non, avant d’alerter les secours. Les équipes de secours public sont alors plus rapidement informées sur le contexte de l’intervention. Entre le moment de l’appel et l’arrivée des secours, le sauveteur secouriste du travail peut mobiliser le matériel nécessaire. Dans le cas d’un AVC (accident vasculaire cérébral), les pompiers peuvent préconiser la mise en marche d’un défibrillateur couplée à un processus de réanimation cardio-pulmonaire. Les quelques minutes précédant l’arrivée des secours sont généralement cruciales. Dans de nombreux cas, elles permettent de stabiliser l’état de la victime jusqu’à son transfert à l’hôpital. De fait, un salarié certifié SST est capable de dispenser les gestes qui sauvent, dans l’entreprise qui l’emploie, mais également en dehors, en cas :
- d’hémorragie ;
- d’inconscience ;
- d’arrêt ventilatoire ;
- d’arrêt cardiaque ;
- de brûlures ;
- de fracture ;
- de plaies ;
- de malaise.
Suivre une formation SST permet donc d’acquérir des compétences concrètes, mobilisables tant dans la sphère professionnelle que privée. A titre plus personnel, passer la certification SST peut aider à se sentir plus à l’aise face à une situation d’urgence, à détenir les clés pour intervenir en confiance en cas d’accident.
Prévenir et anticiper les accidents sur le lieu de travail
La prévention est une facette moins connue de la certification SST. Dans les faits, les salariés sauveteurs et secouristes du travail ont un rôle à jouer dans la prévention des risques professionnels et la sécurité au travail. Et c’est bien normal : en tant que membres actifs de l’entreprise, ils connaissent bien l’environnement professionnel des autres salariés. C’est le petit plus de la formation SST par rapport aux nombreuses autres formations au secourisme, comme le Psc1 : elle s’applique aux risques professionnels spécifiques, qui varient d’un établissement à un autre. Dans certains domaines d’activités, une bonne connaissance des risques liés à l’activité peut permettre de les limiter. La sécurité des salariés étant un enjeu considérable pour l’entreprise, le salarié SST a donc un grand rôle à jouer dans les milieux les plus dangereux. Certes, la certification SST fait partie des obligations légales des chefs d’entreprise. Cependant, les salariés peuvent aussi la voir comme une actualisation des compétences essentielles et prendre confiance en leur capacité à pratiquer les premiers gestes de secours en toute circonstance. Au travail ou dans la vie personnelle, ces gestes sauvent des vies. Enfin, dans un cadre professionnel reconnu comme dangereux, les salariés peuvent pleinement s’impliquer dans la stratégie de réduction des risques professionnels de l’entreprise, et la faire bénéficier de leur connaissance du terrain.