Le burn out est un état d’épuisement émotionnel lié à un surmenage professionnel. Le travailleur peut alors, dans certains cas, être reconnu comme victime d’une maladie professionnelle. Suite à un burn-out, un arrêt-maladie est donc généralement prescrit. Cette pathologie doit être prise au sérieux et nécessite un suivi de la part d’un professionnel de santé. Cet article n’a pas pour but de remplacer le soutien psychologique essentiel après une telle expérience, mais à apporter une aide pour aborder sereinement la phase de reconstruction qui suit un burn-out. Comment prendre un nouveau départ professionnel ? Comment trouver de nouvelles solutions pour s’épanouir à nouveau au travail ? Ces 3 conseils peuvent donner l’élan nécessaire pour se reconstruire après un burn-out.
1- Faire le deuil de son passé professionnel
Bien souvent, l’arrivée d’un épuisement professionnel passe inaperçue aux yeux des collègues, de la hiérarchie, parfois des proches, mais surtout aux yeux de ceux qui en sont victimes. Le burn out est un véritable choc traumatique qui fait partie des risques psychosociaux dévastateurs pour la santé mentale. Dans certains cas, il met du temps à s’installer… Jusqu’à un point de non-retour, ce qui est particulièrement insidieux. C’est pourquoi il est si important de prendre soin de sa santé au travail et de rester attentif aux premiers signaux, avant de franchir la ligne rouge du burn out professionnel.
Chez les personnes victimes d’épuisement mental au travail, il y a souvent un avant et un après. Quand on commence à se sentir guéri et que l’on commence à se reconstruire après un burn out, c’est généralement parce que l’on a été éloigné du milieu professionnel néfaste. Pendant un arrêt de travail, les victimes de burn out ont plus de temps pour prendre conscience de la situation d’épuisement qui les a menés à cet état de fatigue intense et de perte de contrôle.
Pour sortir du burn out et dire adieu à un cadre professionnel toxique, il faudra donc se poser les bonnes questions et y apporter les réponses les plus objectives possible. Les causes de ce phénomène seront alors mises en lumière et pourront ainsi être évitées. Demandez-vous quelles limites ont été dépassées (horaires, volumes de travail, niveau d’engagement dans un projet, etc.), ainsi que les signes d’épuisement au travail avant-coureurs qui auraient pu vous alerter (problèmes de santé, irritabilité, troubles du sommeil, stress chronique, mal-être, épuisement physique et psychique, perte de sens voire dépression, ou au contraire hyperactivité, sentiment d’être indispensable et de devoir en faire plus, etc.).
Certains refusent parfois d’accepter cette incapacité de travail, n’arrivent pas à comprendre et admettre leur burn out. Une fois avoir retrouvé une santé plus stable, le risque est de rapidement oublier ce qui a conduit au burn-out, et de retourner s’épuiser à la tâche comme si rien ne s’était passé.
Pour éviter un phénomène de rechute très courant et aboutir à des résultats concrets, il est important de faire, à minima, un travail de deuil de la situation d’avant burn-out. C’est-à-dire supprimer tous les éléments de son quotidien professionnel ayant mené à cette situation afin de ne pas retomber dans les mêmes travers. Il arrive qu’un deuil professionnel complet, entraînant l’arrêt d’une profession, soit recommandé pour rétablir une santé mentale et physique solide.
2 – Fixer ses limites pour se reconstruire après un burn out
Bien qu’il n’y ait aucune généralité, les profils d’actifs touchés par le syndrome d’épuisement professionnel sont souvent des personnes très engagées, avec une volonté de bien faire, de remplir voire de dépasser leurs objectifs. Des causes tels le harcèlement, des exigences excessives de la part de la hiérarchie, des défaillances internes comme un manque de moyens matériel ou humain sont également évoquées, et entraînent chez les travailleurs les plus consciencieux un épuisement complet.
Après un burn-out, le plus difficile est de redéfinir ses limites, afin de ne plus les dépasser à l’avenir. Le but ? Trouver le bon équilibre pour ressentir à la fois de l’accomplissement et de l’épanouissement au travail.
Fixer vos limites, cela peut vouloir dire déterminer une heure maximale pour répondre au téléphone ou à vos mails, dormir suffisamment, garder du temps pour vos activités de loisir, prendre une vraie pause déjeuner, etc..
C’est aussi apprendre à dire non. Un défi pour de nombreux salariés, qui demande de bien se connaître sur le plan professionnel. Pourtant, dire “non” vous fera gagner du temps et de la sérénité. Contrairement à ce que l’on peut penser, s’affirmer impacte les relations professionnelles plutôt positivement. Expliquer que vous n’êtes pas disponible pour répondre à une sollicitation non urgente parce que vous avez besoin de vous concentrer sur une tâche, par exemple, revient à faire preuve d’honnêteté vis-à -vis des autres, mais surtout de respect envers vous-même.
3- Changer d’environnement professionnel
Identifier les causes qui ont conduit au burn out prend du temps, il faut savoir être patient pour reconnaître les pièges dans lesquels on est tombé. Le burn out dépend d’un ensemble de facteurs sur lesquels il est possible d’avoir la main. Pour ne pas retourner travailler dans les mêmes conditions qu’avant, il vous faut repenser le cadre de travail. Comment ? En changeant de poste, d’entreprise ou même de projet professionnel.
Trouver un emploi dans une nouvelle entreprise
Pour certaines personnes, changer d’employeur après un burn-out est une nécessité. Si, au long de votre introspection, vous avez pris conscience que c’est bel et bien le fonctionnement de votre entreprise qui vous a amené à l’épuisement professionnel, et que vous aimez votre métier, n’ayez pas peur de repartir à zéro en cherchant un poste dans une nouvelle entreprise. Profitez de ce nouveau départ pour bien garder à l’esprit ce qui ne vous convenait pas dans votre précédente entreprise, et traquez les moindres signaux dès l’entretien d’embauche. Par exemple, si votre burn-out s’explique par un management trop paternaliste, attardez-vous sur la personnalité de votre potentiel futur manager ou employeur.
Envisager une reconversion professionnelle
Parfois, changer d’entreprise n’est pas suffisant. La prise de conscience de la nécessité de se reconvertir après une période de burnout peut être bien plus longue. Il peut s’agir de quitter un métier pour exercer un travail, qui peut être moins rémunérateur, mais qui a plus de sens, avec des horaires moins chargés et donc, un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le burn out peut aussi avoir quelques côtés positifs malgré la souffrance engendrée et être l’élément déclencheur d’un besoin de changer de métier. Pour cela, des organismes comme Moovéus peuvent vous aider, via un bilan de compétences par exemple, pour vous aider à trouver le projet de votre nouveau départ et à vous orienter vers une nouvelle voie professionnelle.
Demander une mutation professionnelle interne
La mobilité interne peut être une solution pertinente pour se reconstruire après un burn-out. Hormis un changement de poste, il vous est aussi possible de changer de service dans l’entreprise si vous estimez que cela peut vous offrir un cadre de travail plus propice à votre épanouissement. Cependant, ayez en tête que pour changer de poste ou de service au sein de votre entreprise vous devrez probablement suivre une formation. Il faudra également qu’un besoin de personnel supplémentaire soit existant.
Dans tous les cas, il est crucial de communiquer auprès de votre manager ou DRH afin de trouver des solutions et une nouvelle organisation du travail pour repartir sur de bonnes bases. Il peut s’agir de recruter une nouvelle personne pour soutenir votre surcharge de travail. Transmettez-lui ce qui est important afin de vous sentir mieux au travail : moins de tâches, des missions mieux réparties, une meilleure reconnaissance, etc..
À retenir pour se reconstruire après un burn-out
- Après un burn-out, faire le deuil de sa situation professionnelle ou de sa profession est essentiel pour avancer sereinement et ne pas fragiliser de nouveau sa santé mentale et physique.
- Pour prévenir l’épuisement professionnel et reprendre le travail en toute sérénité, il ne faut pas hésiter à prendre le temps de réaliser une introspection, si possible avec l’aide de professionnels de santé.
- De retour au travail, il est très important de se fixer des limites… et de les affirmer ! Sans avoir peur de manquer de légitimité pour cela…
- Changer d’environnement de travail peut être la clé de votre nouvel accomplissement personnel. Le burn-out est un choc : il est peut être temps de réaliser vos envies de reconversion professionnelle, de changer de poste ou d’entreprise
