Le cross-skilling pour développer ses compétences transverses en entreprise
Dans le monde du travail, il ne faut jamais négliger ses compétences transversales ni ses qualités humaines ! Ce sont elles qui feront parfois toute la différence et qui vous aideront à maintenir votre employabilité. Découvrez l’intérêt du cross-skilling et la façon de développer efficacement vos savoir-faire et votre savoir-être.
Cross-skilling : définition
Le cross-skilling signifie polyvalence en anglais. Cette stratégie professionnelle, qui fait partie de la culture de l’apprentissage, vise à transmettre aux travailleurs des compétences transversales et des soft skills (savoir-être) dans des domaines connexes à leur secteur d’activité. Élargir le champ de compétences du salarié le rendra plus polyvalent au sein de l’entreprise.
Pourquoi le cross-skilling est-il important ?
Parfois, le savoir-être a plus de poids et de valeur que le savoir-faire en entreprise. L’automatisation des tâches conduit irréversiblement à une baisse du besoin en main-d’œuvre et à une perte d’employabilité. La meilleure manière de pallier le phénomène de l’obsolescence des compétences est de miser sur les soft skills et les compétences transversales. Si les machines sont en mesure de travailler et de produire plus vite et mieux que vous, elles ne sont toutefois pas dotées des compétences humaines nécessaires pour réaliser certaines activités (communication, négociation, management, gestion de projet, etc.).
Les enjeux du cross-skilling
Le cross-skilling a 3 enjeux principaux :
- enrichir la culture de l’apprentissage avec de nouvelles aptitudes et qualités pour maintenir l’employabilité ;
- améliorer la polyvalence et la flexibilité des collaborateurs pour une meilleure gestion de l’entreprise ;
- éviter le bore-out au travail et motiver les salariés en leur confiant de nouvelles tâches qui viendront stimuler leur engagement.
Les avantages du cross-skilling
Optimiser les performances des équipes
Si la polyvalence est une qualité professionnelle autant recherchée en entreprise, c’est parce qu’elle simplifie considérablement le fonctionnement de cette dernière. Se cantonner à ses acquis empêche de progresser et limite les résultats.
En revanche, élargir ses aptitudes et savoir toucher à tout (sans pour autant devenir un expert en la matière) permet d’avoir une vision globale sur son travail et d’optimiser ses performances. En outre, les compétences innovantes et créatives assimilées lors d’une formation de cross-skilling pourront être investies dans un projet afin de se démarquer de ses concurrents.
Renforcer la cohésion de groupe
Durant d’un travail d’équipe, les salariés doivent œuvrer collectivement pour atteindre un objectif commun. Si vous maîtrisez les mêmes compétences que vos collègues qui occupent une autre fonction, votre collaboration gagnera en fluidité et en rapidité. En plus de faciliter les projets collaboratifs, le cross-skilling favorise la communication entre les différents services d’un organisme. Décloisonner l’entreprise instaure un sentiment d’appartenance propice à l’investissement.
S’adapter aux transformations du monde du travail
Le cross-skilling apporte une grande force de frappe aux entreprises soumises aux mutations du monde du travail. Quand les collaborateurs sont flexibles et polyvalents, ils rencontrent moins de difficultés à s’adapter aux transformations organisationnelles, économiques, technologiques ou juridiques de leur métier. À l’ère du numérique et de la robotisation, les compétences transversales et les qualités humaines sont source d’employabilité : elles peuvent faire de vous des salariés indispensables.
Lutter contre le bore-out
Le bore-out est un épuisement professionnel caractérisé par un sentiment de lassitude et d’ennui au travail. À force, les personnes qui en souffrent perdent leur motivation et leur intérêt à l’égard de l’entreprise. Aujourd’hui, on estime qu’environ un salarié sur trois en Europe s’ennuierait sur son lieu de travail : un chiffre alarmant qui pousse à s’interroger, et surtout, à agir.
En exerçant des tâches diversifiées, le collaborateur peut se challenger avec davantage de responsabilités et des objectifs stimulants. Il redonne progressivement du sens à son travail et renouvelle son engagement sur le long terme. Par ailleurs, le cross-skilling lui donne une légitimité s’il demande par la suite à accéder à un meilleur poste.
Exemples de compétences transversales à développer
La négociation
La négociation, c’est tout un art ! Bien que certains soient de bons orateurs de nature, cette compétence se peaufine souvent avec le temps. Elle est primordiale dans le commerce : savoir négocier avec des clients, c’est savoir vendre, et donc rapporter du profit à l’entreprise.
La négociation vous sera aussi utile en interne, et notamment avec votre employeur : elle vous servira à le convaincre de vous donner une augmentation ou de vous confier un projet important par exemple.
Les langues étrangères
De plus en plus d’entreprises décident de s’internationaliser. Cela signifie que les salariés sont fréquemment amenés à parler une langue étrangère dans le cadre de leur activité professionnelle afin de communiquer avec des clients étrangers. Si quelques connaissances en chinois, en japonais ou en italien peuvent être parfois demandées, savoir parler anglais dans une entreprise internationale devient pratiquement incontournable. Vous devrez avant tout posséder le vocabulaire technique en rapport avec votre domaine d’activité. Les formations de cross-skilling pour perfectionner son anglais vous seront très utiles.
Le management
Un bon manager sait comment fédérer des collaborateurs autour d’un projet commun. Si vous avez une certaine expérience professionnelle, vous êtes peut-être tenté de prendre les rênes de l’équipe avec laquelle vous travaillez, surtout si cette dernière est composée de jeunes recrues. C’est un bon moyen de vous attirer la confiance des autres collaborateurs et la sympathie de vos supérieurs hiérarchiques. Vous démontrerez à ces derniers que vous avez la capacité de gérer une équipe et d’occuper un poste à responsabilité. Qui sait, peut-être pourront-ils créer ce poste spécialement pour vous ?
Gardez à l’esprit que le management ne s’improvise pas : il nécessite des qualités de communication, une écoute active et un leadership hors pair.
La connaissance des outils numériques
La digitalisation des espaces de travail oblige la plupart des travailleurs à renforcer leurs compétences numériques. Moovéus a élaboré plusieurs programmes de formation aux compétences transversales en lien avec le domaine numérique et informatique :
Vous pouvez également vous tourner vers des formations de cross-skilling pour apprendre à exploiter le potentiel de l’IA, une technologie qui ne cesse de prendre de l’importance dans nos vies et dans nos métiers.
Exemples de soft skills à développer
La communication
Une bonne communication orale et écrite permet de rédiger des mails clairs et concis, de donner des consignes précises à ses employés, d’exprimer ses besoins et ses difficultés, de convaincre avec brio, d’émettre des critiques constructives ou encore d’exprimer son désaccord sans offenser son interlocuteur, etc.
Développer cette qualité sera un atout de taille dans votre vie professionnelle tout comme dans votre vie personnelle. Vous éviterez des quiproquos et apprendrez à gérer des situations complexes et à régler rapidement les conflits.
L’esprit d’équipe
L’esprit d’équipe est une très belle qualité à exploiter absolument en entreprise : en effet, il s’agit d’un facteur de réussite important. Il consiste à faire passer l’intérêt collectif avant son intérêt personnel et à travailler main dans la main avec les autres sans essayer de s’attirer tous les mérites. Des collaborateurs soudés échouent ensemble ou réussissent ensemble. Ce soft skill implique de mobiliser de multiples autres compétences humaines telles que l’empathie, la bienveillance, le dévouement, l’écoute, la communication, la fiabilité et le leadership.
Les moyens les plus appréciés des employeurs pour créer un esprit de groupe en entreprise sont les séminaires incentives et les team building.
L’auto-leadership
Avoir de l’auto-leadership, c’est savoir se montrer autonome sur son lieu de travail. Toutes les équipes de travail ne sont pas continuellement encadrées par leur manager, et c’est tant mieux ! Chacun doit posséder un espace de liberté suffisant pour être en mesure de donner le meilleur de lui-même en déployant tout son potentiel productif et créatif. L’autonomie demande de la confiance, de la solidité mentale, de la rigueur professionnelle et une expertise approfondie dans son domaine d’activité.
La flexibilité
Comme nous l’avons évoqué précédemment, le cross-skilling garantit une flexibilité aux salariés : la gestion du temps et du stress, la connaissance de certains outils complexes, etc. Ces derniers savent faire face aux imprévus et aux évolutions professionnelles. La flexibilité induit aussi une polyvalence qui permet au collaborateur de prendre le relais sur le travail de ses collègues occupant une autre fonction si ces derniers ont un empêchement de dernière minute par exemple.
Les dispositifs de cross-skilling
L’employeur ne peut imposer à ses salariés des tâches qui dépassent les missions indiquées sur sa fiche de poste. Il doit donc mettre en place des formations optionnelles à destination des personnes volontaires et motivées, désireuses de gagner en compétences.
Les méthodes d’apprentissage collectif demeurent les plus efficaces et les plus adaptées au développement du cross-skilling. Elles ont également l’avantage d’aider les collaborateurs à tisser des liens entre eux. L’employeur proposera des formations ludiques (de type webinaire) ou créera des groupes de travail pluridisciplinaires afin d’encourager la transmission des connaissances inter-entreprise.
Il peut cependant choisir une formation classique, à condition qu’elle soit assez courte (un e-learning avec peu de modules).
Quelle est la différence entre le cross-skilling, l’upskilling et le reskilling ?
Le cross-skilling est une plus-value : les salariés volontaires décident d’acquérir de nouvelles compétences non essentielles pour l’exercice de leur activité, mais qui leur apporteront de nombreux bénéfices en matière de polyvalence et de flexibilité.
L’upskilling consiste à mettre à jour ses compétences existantes pour peaufiner son expertise dans son domaine.
Le reskilling, quant à lui, est une formation pour assimiler les nouvelles compétences essentielles exigées dans le cadre de ses fonctions.
Contrairement au cross-skilling, l’up-skilling et le reskilling sont toujours axés sur des compétences techniques (hard skills) et non sur des compétences humaines (soft skills).
Le cross-skilling bénéficie à la fois à l’employeur et à l’employé. Le premier verra le fonctionnement de son entreprise s’améliorer tandis que le second trouvera dans cette stratégie un moteur de motivation et d’accomplissement inédit tout en préservant son employabilité.