Il arrive que le bilan professionnel soit confondu avec le bilan de compétences. En effet, il peut exister quelques similitudes entre les deux. Celles-ci peuvent prêter à confusion, car le bilan professionnel et le bilan de compétences peuvent avoir des contenus en commun. Leurs objectifs sont cependant bien différents. Alors, faire un bilan de compétences, est-ce la même chose que de demander un bilan professionnel ? Quel est le dispositif le mieux adapté à votre besoin ? Dans cet article, Moovéus vous propose de mieux comprendre les différences entre bilan professionnel et bilan de compétences en analysant leurs enjeux.
Le bilan professionnel, qu’est-ce que c’est ?
Tout d’abord, le bilan professionnel est une démarche menée en entreprise, le plus souvent dans le cadre d’un entretien individuel annuel. C’est un outil de conseil en évolution professionnelle dont l’objectif est de mieux se connaître, de savoir comment mettre en avant ses compétences professionnelles et ses atouts personnels pour envisager une montée en compétences et viser une évolution professionnelle. Le bilan professionnel peut être réalisé à l’initiative de l’employeur, ou bien demandé par le salarié, qui devra recevoir l’accord de l’entreprise. En ce qui concerne son contenu, le bilan professionnel suit une trame bien spécifique que nous comparerons à celle du bilan de compétences dans la dernière partie de cet article. L’objectif ? Définir un projet professionnel afin d’envisager une orientation vers un nouveau poste dans le même environnement professionnel. En ce qui concerne son contenu, le bilan professionnel se compose de 2 tests : l’un porte sur les connaissances et compétences du salarié tandis que l’autre analyse sa personnalité. Nous verrons par la suite en quoi le contenu du bilan de compétences diffère de celui du bilan professionnel. Un bilan professionnel peut être financé par le salarié, mais c’est généralement l’employeur qui le prend en charge, en particulier lorsqu’il est associé à un plan de formation.
À qui s’adresse le bilan professionnel ?
Contrairement au bilan de compétences qui peut être mené à toutes les étapes de la vie professionnelle, le bilan professionnel s’adresse aux salariés ayant cumulé plusieurs années d’expérience. On vous explique : Depuis 2018, les entreprises sont dans l’obligation de mettre en place, pour chaque salarié, un entretien professionnel, afin de respecter la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (Loi Avenir 2018-771) ainsi que la loi relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale (loi 2014-288). Dès lors que le salarié a 24 mois d’ancienneté dans l’entreprise, l’employeur doit lui proposer un entretien professionnel tous les 2 ans. Ce même type d’entretien doit également être mis en place lorsqu’un salarié reprend son activité après un congé de longue durée. Si l’on évoque l’entretien professionnel, c’est que celui-ci est souvent confondu avec le bilan professionnel lui-même. Or, si l’entretien professionnel concerne une grande partie des salariés, le bilan professionnel quant à lui doit avoir lieu tous les 6 ans. En fait, la règle veut qu’après 3 entretiens professionnels ce soit le bilan professionnel qui prenne le relais. Vous l’aurez compris, le bilan professionnel s’adresse aux membres du personnel qui ont plusieurs années d’activité professionnelle dans l’entreprise.
Bilan professionnel et bilan de compétences : une démarche différente
Au-delà des objectifs, la principale différence entre bilan professionnel et bilan de compétences est que les deux ne s’appuient pas non plus sur la même démarche. Voici ce qui les différencie concrètement.
Rappel sur le bilan de compétences
Le bilan de compétences est un processus qui s’adresse à tous les actifs, quelle que soit leur situation professionnelle, c’est-à-dire aussi bien aux travailleurs salariés du privé ou de la fonction publique et indépendants, qu’aux demandeurs d’emploi. Son objectif premier est de faire le point sur vos compétences et aptitudes professionnelles et personnelles. Il est dans tous les cas réalisé en dehors de l’entreprise. Le bilan de compétences peut viser une reconversion professionnelle ou une évolution professionnelle, au sein de son entreprise ou d’une nouvelle. Dans tous les cas, le bilan de compétences peut être suivi auprès d’un centre de formation comme Moovéus, dans le cadre d’une recherche d’emploi par exemple. À la fin du bilan de compétences, le consultant du centre de bilan de compétences vous remet un document de synthèse. En ce qui concerne le financement du bilan de compétences, c’est au bénéficiaire de le prendre en charge. Il peut pour cela s’appuyer sur son CPF (Compte Personnel de Formation) ou demander un financement à pôle emploi s’il est au chômage. Les salariés sont libres d’effectuer un bilan de compétences en dehors de leur temps de travail. Si le bilan de compétence est réalisé sur les heures de travail, le bénéficiaire devra alors mobiliser un CIF (Congé individuel de formation) et obtenir une autorisation d’absence de la part de son employeur. 
Le bilan de compétences dure 24 heures maximum. Il est divisé en plusieurs phases :
- le recueil des attentes et des motivations du bénéficiaire du bilan de compétences ;
- la construction d’un projet professionnel cohérent, réaliste et réalisable ;
un bilan sur les moyens à mettre en œuvre pour concrétiser le projet professionnel. Il peut s’agir d’un projet de formation.
Le bilan professionnel : ce qui le différencie du bilan de compétences
Le bilan professionnel : un contexte distinct du bilan de compétences
La différence la plus importante entre le bilan de compétences et le bilan professionnel est que ce dernier est réalisé en entreprise, pour des personnes en activité depuis plusieurs années, au minimum 6 ans. Il peut pleinement intégrer un plan de développement des compétences d’une entreprise. Contrairement au bilan de compétences qui peut être réalisé à sous n’importe quel statut (et donc à n’importe quel moment de votre vie professionnelle, que vous soyez en activité, entrepreneur ou demandeur d’emploi).
Une obligation légale VS une initiative du salarié
Le bilan professionnel répond à une obligation légale de l’employeur, comme nous l’avons évoqué précédemment. Il s’agit d’un outil indispensable de ressources humaines puisqu’il garantit l’évolutivité d’un salarié après plusieurs années dans une même entreprise, un facteur essentiel d’épanouissement. En cela, il répond soit à un besoin de mobilité professionnelle, soit à une nécessité de reclasser la personne salariée. De son côté, le bilan de compétences peut être mené à la simple initiative du bénéficiaire, qu’il soit en poste ou non, pour faire évoluer ses compétences en dehors du temps de travail. À la différence du bilan professionnel, il fait l’objet d’un cadre légal. Le bilan de compétences est en effet un dispositif qui permet de conserver une impartialité totale, ce que ne peut pas toujours garantir un bilan professionnel réalisé avec l’entreprise.
Bilan professionnel : des conditions de déroulement spécifiques
La durée du bilan professionnel est comprise entre 20 et 24 heures. Tandis que le bilan de compétences se déroule en trois phases, le bilan professionnel comprend 4 étapes :
- une phase préliminaire : une prise de contact et d’engagement entre les deux parties prenantes, la liste des attentes du candidat, ses freins éventuels, etc.
2. une phase d’investigation : son but est de dresser la liste des hard skills et soft skills du salarié. Les hard skills comprennent à la fois les savoirs théoriques (acquis en formation initiale et/ou continue ainsi que durant le parcours professionnel) et les compétences opérationnelles, c’est-à-dire la capacité du salarié à accomplir les missions qui lui sont confiées dans le cadre de son poste de travail. Les soft skills, aussi appelées compétences douces, concernent les compétences personnelles et comportementales du salarié. Plus subjectives, elles peuvent être analysées via des tests de personnalité. Cet intérêt du bilan professionnel pour les compétences personnelles et transversales est un point commun avec le bilan de compétences. Profitez-en pour apprendre à mieux vous connaître ! 3. une étape d’étude de faisabilité du projet professionnel : l’employeur et le salarié s’appuient sur les éléments recueillis à l’étape d’investigation pour dresser une liste de possibilités d’évolution au sein de l’entreprise et mettre en place un plan d’action et/ou un plan de formation pour viser une évolution professionnelle en interne. 4. une phase de conclusion : comme pour le bilan de compétences, un document de synthèse vient conclure le bilan professionnel. Il est remis au salarié afin d’attester de l’analyse qui a eu lieu pour justifier sa montée en compétences.
À retenir sur les différences entre bilan professionnel et bilan de compétences
- Le bilan de compétences est un outil de développement de carrière accessible à tous les actifs, destiné généralement à la reconversion professionnelle. La réalisation d’un bilan professionnel concerne quant à elle les salariés qui justifient de plus de 6 ans d’expérience dans une même entreprise pour se maintenir à son poste ou évoluer dans l’entreprise.
- Le bilan professionnel est une démarche menée en lien avec l’employeur alors que le bilan de compétences est suivi en dehors de l’entreprise, généralement auprès d’un organisme de formation.
- Le bilan professionnel et le bilan de compétences portent tous deux à la fois sur les compétences professionnelles concrètes ainsi que sur les aspirations personnelles du bénéficiaire.
- Le bilan professionnel vous permet de vous entretenir avec votre employeur pour envisager des solutions d’évolution interne.
- Le bilan de compétences vous permettra de prendre du recul pour mener une introspection globale sur votre carrière, tout au long de votre vie professionnelle et de manière totalement indépendante pour définir un nouveau projet professionnel.
