Comment faire face à l’obsolescence des compétences ?
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) la durée de vie moyenne d’une compétence est de 2 ans seulement, alors qu’elle s’élevait à 30 ans dans les années 80. Ce phénomène s’appelle l’obsolescence des compétences. Certains pensent que cette obsolescence menace nos professions, d’autres y voient une façon de révolutionner le travail. Une chose est sûre, nous devons apprendre à faire preuve d’adaptabilité.
L’obsolescence des compétences : c’est quoi exactement ?
En 1974, l’auteur Josh Kaufman abordait pour la première fois la notion d’obsolescence des compétences. Il la définissait comme étant « l’insuffisance des savoirs actualisés nécessaires à un travailleur pour continuer d’être parfaitement performant dans son activité professionnelle actuelle ou future ».
Cette obsolescence désigne avant tout la perte d’utilité des compétences techniques, appelées hard skills, lorsque ces dernières sont remplacées par de nouvelles compétences. Elle est due à la croissance exponentielle des technologies numériques telles que l’Intelligence artificielle. Elle touche de nombreuses entreprises et de nombreux travailleurs indépendants.
Les conséquences de l’obsolescence des compétences
Si les nouvelles compétences qui émergent rendent les anciennes obsolètes, c’est parce qu’elles permettent d’effectuer des tâches plus rapidement et parfois même, plus efficacement que celles qui les précédaient. Face à la concurrence, l’employeur cherche donc à s’approprier ces savoir-faire innovants le plus vite possible. Pour cela, deux solutions s’offrent à lui : le recrutement de nouveaux talents ou la formation du personnel.
Il est vrai que cette évolution perturbe considérablement la stabilité de l’emploi. Afin de maintenir leur employabilité, les salariés n’ont pas d’autre choix que renouveler leurs apprentissages dans leurs domaines de compétences tout au long de leur carrière.
Les 4 types d’obsolescence des compétences
Dans le monde professionnel, on trouve 4 types d’obsolescence des compétences :
- L’obsolescence physique des compétences : il s’agit de la détérioration des aptitudes physiques et/ou cognitives d’un travailleur par atrophie ou par usure. Elle se réfère à l’état de santé du salarié qui se dégrade en raison de l’âge ou de la maladie, et qui entrave sa capacité à exercer correctement son métier.
- L’obsolescence économique des compétences : elle se réfère à la perte d’importance d’une compétence professionnelle. Par exemple, actuellement, nous somme confrontés à l’automatisation des tâches par des machines ou par des intelligences artificielles, venant évincer l’utilité de certaines compétences manuelles et/ou intellectuelles.
- L’oubli organisationnel : cette catégorie désigne la rotation du personnel, lorsque les collaborateurs quittent l’entreprise en emportant avec eux leurs compétences, sans les transmettre au préalable.
- L’obsolescence perspectiviste : certains employeurs, cultivant des croyances dépassées à propos du travail, refusent d’adapter leurs compétences et leurs pratiques managériales à leur époque. Ce manque d’adaptabilité contraint les salariés à évoluer dans un environnement professionnel souvent pénible, dans lequel il demeure difficile de développer ses compétences.
Quels secteurs d’activité sont concernés par l’obsolescence des compétences ?
L’obsolescence des compétences concerne aussi bien des métiers manuels que des métiers dits “qualifiés”. De nos jours, elle touche principalement le secteur des nouvelles technologies. Par conséquent, ce sont les acteurs du numérique, de l’audiovisuel, de l’informatique et de la télécommunication qui sont dans la ligne de mire de ce phénomène. Ces derniers doivent fréquemment réaliser des veilles stratégiques afin d’anticiper les innovations à venir. Ils se forment à de nouveaux outils, à de nouvelles méthodes de travail, mais également à un nouveau langage. En effet, l’évolution des compétences entraîne avec elle une évolution du jargon technique.
Qui sont les personnes concernées par l’obsolescence des compétences ?
L’obsolescence des compétences s’immisce dans nos vies à vitesse grand V. Une large proportion des salariés est impactée. Néanmoins, 3 catégories de travailleurs sont plus concernées que d’autres :
- les seniors (généralement, les personnes ayant grandi sans Internet ont plus de difficultés à s’adapter à des environnements de travail entièrement digitalisés) ;
- les salariés peu qualifiés (ils n’ont pas pu acquérir les compétences techniques exigées) ;
- Les salariés surqualifiés qui n’exploitent que partiellement leur savoir-faire et leurs connaissances.
Comment faire face à ce phénomène ?
De plus en plus d’employeurs proposent des formations en interne ou en externe à leurs collaborateurs dans l’optique de mettre à jour leurs compétences techniques. La loi Avenir 2018 stipule que, tous les 6 ans d’ancienneté, les entreprises doivent mettre en place au moins une formation non obligatoire pour leurs salariés.
L’Action de formation en situation de travail (AFEST) est un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel. Il s’agit d’une solution intéressante pour les entreprises souhaitant former plusieurs salariés en même temps ou développer une compétence transversale.
Vous pouvez aussi réaliser un apprentissage au sein d’un organisme de formation professionnelle en utilisant le solde de votre compte personnel de formation (CPF).
Enfin, puisque le savoir-faire est périssable, misez sur votre savoir-être ! Les soft skills sont des compétences comportementales durables et pleines de richesse qui vous feront progresser tout au long de votre carrière.
L’OCDE a identifié 4 compétences essentielles pour assurer son employabilité :
- La communication
- La coopération
- L’esprit critique
- La créativité
Surmonter l’obsolescence des compétences en développant les hard skills
Le cléa numérique
Comme nous l’avons évoqué précédemment, les compétences numériques font partie des hard skills les plus impactés par l’obsolescence des compétences.
Moovéus organise des formations professionnelles afin de vous aider à vous adapter aux évolutions numériques de votre environnement de travail. En validant vos connaissances et vos compétences de base dans ce domaine, vous pourrez ainsi obtenir le CléA Numérique. Cette certification interprofessionnelle reconnue par Certif’Pro favorise l’insertion sur le marché du travail et le maintien de l’emploi dans certains secteurs, mais également la progression professionnelle des salariés.
Les formations TOSA, pour améliorer ses compétences informatiques et bureautiques
Si vos besoins se portent davantage sur les aptitudes informatiques ou bureautiques, nous vous conseillons de vous orienter vers les formations TOSA.
Vous pourrez vous former dans de nombreux domaines :
- les logiciels de bureautiques (Excel, WordPress) ;
- les logiciels PAO, destinés à la communication visuelle (Adobe InDesign, Scribus, Microsoft Publisher, QuarkXPress).
Surmonter l’obsolescence des compétences en misant sur les softs skills
Management et leadership
Les soft skills étant des aptitudes complémentaires aux hard skills, il est essentiel de les cultiver !
Il existe des formations à destination des managers et des futurs managers afin de développer son leadership, son pouvoir d’influence et ses compétences relationnelles.
Les objectifs de ces séances de formation sont les suivantes :
- gagner en prestance oratoire pour convaincre ses interlocuteurs ;
- gérer la relation client ;
- engager et motiver ses équipes ;
- régler les conflits internes ;
- pratiquer un management bienveillant.
Créativité en entreprise
Chacun d’entre nous détient un potentiel créatif dont il ignore parfois l’existence. Or, ce potentiel est une richesse inestimable permettant d’innover durablement et de se démarquer de ses concurrents !
Ces formations reposent sur l’identification et l’exploitation de la créativité individuelle ou de la créativité collective d’une équipe de travail. Elles facilitent le brainstorming, la promotion de nouvelles idées et la création d’une cohésion de groupe propice à la productivité ! Elles seront particulièrement bénéfiques aux chefs de projet et aux managers.
Pour répondre du mieux possible à vos besoins, certains organismes vous proposent des formations intra entreprise sur mesure.
Prise de parole en public
S’exprimer avec aisance est une aptitude qui ne risque pas de tomber dans l’obsolescence des compétences ! Une bonne communication peut donc être considérée comme un levier d’évolution professionnelle, au même titre que les connaissances et les compétences techniques.
Réussir à parler en public sert à faire valoir son travail, à négocier avec des clients, à demander une augmentation de salaire ou encore à trouver un emploi.
Le travail est-il voué à disparaître ?
C’est indéniable, les machines et l’intelligence sont en train de remplacer certains savoir-faire. Elles sont plus rapides, plus précises, plus performantes et plus productives.
Elles présentent aussi l’avantage d’améliorer les conditions de travail en retirant des charges professionnelles aux collaborateurs. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura plus besoin de travailler à moyen ou à long terme.
Ces nouvelles technologies nous font gagner du temps, un temps précieux à investir ailleurs. Le travail ne disparaît pas, il se transforme ! Les métiers du futur seront sûrement des métiers que l’on ne peut pas automatiser, reposant sur la créativité, la recherche et les relations humaines !
L’obsolescence des compétences vient perturber considérablement nos habitudes professionnelles, c’est une réalité, mais pas nécessairement une fatalité ! Cette évolution nous permet de nous délester de tâches fatigantes et d’optimiser notre temps. Elle représente une occasion unique de nourrir son esprit grâce à des apprentissages enrichissants. Bien qu’il soit impératif de développer de nouvelles compétences techniques pour assurer son employabilité, ne faites pas l’impasse sur les compétences comportementales.
Si vous ne savez pas comment développer vos compétences, ou vers quelle direction orienter
votre carrière, pensez au bilan de compétences. Un outil d'orientation pour adulte idéal pour y
voir plus clair et prendre les bonnes décisions professionnelles !