Upskilling et reskilling : quelle différence ?
Aujourd’hui, on trouve deux principaux types de formation : l’upskilling et le reskilling. Le foisonnement d’anglicisme en entreprise a tendance à en perdre plus d’un : si vous n’avez jamais entendu parler de ces termes, vous êtes au bon endroit ! Nous vous expliquons la différence entre l’upskilling et le reskilling en analysant de près chaque approche.
Définition upskilling
En anglais, to upskill signifie renforcer les compétences ou monter en compétences. L’upskilling est donc d’une stratégie visant à améliorer les aptitudes professionnelles des salariés au moyen de formations adaptées. Ces derniers perfectionnent leur expertise et leurs savoir-faire existants dans leur domaine d’activité afin de gagner en performances. En d’autres termes, l’upskilling est une remise à niveau.
L’upskilling est incontournable dans tous les corps de métier en raison de l’évolution des techniques, des outils et des méthodes de travail. Néanmoins, certains secteurs en perpétuelle mutation sont plus fréquemment concernés que d’autres. C’est le cas des secteurs en lien avec la haute-technologie tels que le secteur du numérique, du marketing, de la communication, de la cybersécurité ou encore de la santé.
Définition reskilling
En français, le reskilling pourrait se traduire par reconversion ou requalification. Comme son nom l’indique, cette stratégie tend vers une réorientation professionnelle. Le reskilling va au-delà de l’upskilling : il n’a pas pour finalité de renforcer les savoirs, mais d’en transmettre de nouveaux, complètement inédits. Ces aptitudes peuvent concerner une autre activité de votre secteur économique ou un autre métier qui n’a rien à voir avec celui que vous exercez actuellement.
Le reskilling est une formation de A à Z dans un domaine dans lequel le salarié ne détient généralement aucune connaissance préalable. S’il reste dans son entreprise, il se verra alors confier de nouvelles tâches et de nouvelles missions.
Les personnes concernées
L’upskilling et le reskilling sont destinés à tous les salariés, peu importe leur place dans la hiérarchie, leur ancienneté, leur contrat de travail ou leurs horaires. Ces formations peuvent être le choix d’un collaborateur qui désire renforcer ses savoirs, se reconvertir ou faire évoluer sa carrière. Toutefois, il est possible qu’elles soient imposées par son employeur si une mise à jour ou une acquisition de compétences est nécessaire. Si l’entreprise a besoin d’ajourner ses connaissances pour se conformer à de nouvelles réglementations, l’upskilling sera obligatoire.
L’employeur peut proposer une formation d’upskilling ou de reskilling suite à un entretien professionnel durant lequel un salarié a exprimé le souhait d’entreprendre une remise à niveau ou une formation pour acquérir de nouvelles compétences. Il peut également décider d’y avoir recours s’il constate, lors d’un entretien annuel, des lacunes en matière de performances.
Enfin, l’upskilling et le reskilling sont des formations intéressantes quand on est au chômage. En effet, améliorer ses compétences actuelles ou obtenir des compétences dans un secteur d’activité qui recrute seront d’une aide précieuse aux demandeurs d’emploi. Cela permettra de maximiser leurs chances de trouver un emploi rapidement.
Les hard skills au coeur de l’upskilling et du reskilling
L’upskilling et le reskilling ciblent tous deux le même type de compétences, mais avec un objectif différent : dans le premier cas, le collaborateur possède déjà ces savoirs et les perfectionne ; dans le second cas, il les acquiert.
Les compétences impliquées sont les compétences techniques, aussi appelées hard skills, tels que :
- les outils informatiques et numériques ;
- la programmation informatique ;
- l’analyse et l’interprétation des données ;
- la gestion de projet ;
- la comptabilité ;
- les conseils juridiques ;
- l’étude des marchés ;
- les réseaux sociaux ;
- la rédaction de contenus ;
- le référencement ;
- l’intelligence artificielle
- la gestion administrative ;
- l’audit et le conseil ;
- les techniques de vente et de négociation ;
- la direction d’équipe ;
- les langues étrangères ;
- les gestes de premiers secours, etc.
Il existe une multitude de hard skills. Ils constituent des compétences essentielles dans la fonction et/ou le secteur d’activité concerné (par exemple : les langues étrangères dans le secteur du tourisme, les techniques de vente dans le marketing, la direction d’équipe pour le management) et reposent à la fois sur des savoirs théoriques et des savoirs pratiques.
Les points communs entre l’upskilling et le reskilling
Développer la culture de l’apprentissage
Le développement de la culture de l’apprentissage est une véritable philosophie professionnelle à adopter absolument en entreprise ! Elle incite les collaborateurs à continuer à apprendre tout au long de leur carrière. La culture de l’apprentissage se réfère à l’apprentissage individuel et à l’apprentissage collectif. Le but est d’acquérir de nouvelles compétences, d’aiguiser son expertise et d’assimiler les valeurs, les habitudes et les méthodes de travail d’une entreprise. Elle se concrétise avant tout à travers les formations d’upskilling, de reskilling ou de cross-skilling (que nous aborderons plus tard), et grâce à la prise de risque et aux expériences.
La culture de l’apprentissage nécessite de mobiliser diverses qualités : la rigueur, l’autonomie, la curiosité et l’ouverture d’esprit.
Optimiser ses performances et gagner en compétitivité
Le marché du travail est toujours plus concurrentiel ! Il faut anticiper les changements en permanence afin de rester compétitif et performant. Nous vous conseillons donc de vous tenir informé des mutations de votre métier en matière de compétences techniques. Une hausse des performances conduit à une hausse de la productivité et à de meilleurs résultats !
L’upskilling et le reskilling sont deux moyens différents, mais redoutablement efficaces, de conserver sa crédibilité professionnelle et de rester ou devenir une référence dans son domaine d’activité en proposant les meilleurs services ou la meilleure expertise.
Lutter contre l’obsolescence des compétences
Les évolutions techniques et technologiques ne cessent de s’amplifier, et ce, toujours plus rapidement. Les machines sont même en mesure d’effectuer certaines de vos tâches de travail importantes. Résultat : vos compétences deviennent obsolètes.
Ce phénomène menace considérablement l’employabilité. Les personnes au chômage risquent de rencontrer des difficultés à se faire embaucher, et les salariés déjà en activité ne pourront pas faire décoller leur carrière comme ils le souhaitent.
Avec les transformations du marché du travail, les recruteurs sont en perpétuelle quête de nouveaux talents possédant des savoir-faire modernes et une connaissance des outils à la pointe de la technologie. C’est pour répondre à ces besoins qu’interviennent l’upskilling et le reskilling : à vous de faire en sorte de devenir ces futurs talents tant convoités en entreprise !
Les principales différences entre l’upskilling et le reskilling
Les enjeux
L’objectif de l’upskilling est de renforcer les compétences existantes. C’est-à-dire que la formation à laquelle le travailleur prend part concerne son champ de compétences. Un community manager apprendra à maîtriser les réseaux sociaux émergents et leurs fonctionnalités ; un rédacteur web apprendra à utiliser les derniers outils de référencement ; un responsable d’équipe devra mettre à jour ses méthodes de management en entreprise, etc.
Le reskilling consiste à intégrer des savoir-faire qui dépassent largement sa propre expertise. Ces hards skills sont totalement inconnus du salarié : c’est une formation complète où il repart à zéro. Néanmoins, cela ne l’empêchera pas de continuer à travailler dans le même organisme : il aura simplement un autre contrat et une autre activité, avec d’autres tâches.
La finalité
Une formation d’upskilling permet d’améliorer ses performances afin d’être plus compétitif, de conserver son emploi ou d’évoluer au sein de l’entreprise. C’est un atout précieux qui vous aidera à accéder à des postes à responsabilité et à obtenir une revalorisation salariale. Il représente une plus-value ou un tremplin pour votre carrière. En revanche, il ne vous offre pas la possibilité de changer de voie professionnelle.
La meilleure solution pour se réorienter est le reskilling. Vous aurez l’occasion de vous former à de nouvelles compétences essentielles dans un domaine différent du vôtre, parfois diamétralement opposé. Ces formations favorisent la mobilité interne et la reconversion professionnelle : vous pourrez changer de fonction ou bien exercer un autre métier.
Des formations différentes
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’upskilling et le reskilling se rapportent aux hard skills et peuvent être obligatoires ou optionnels. Cependant, les formation ne sont pas les mêmes.
L’upskilling se fait de préférence à travers une courte mise à jour des compétences (webinaire, e-learning). Vous pourrez optimiser vos aptitudes existantes en informatique, en cybersécurité, en intelligence artificielle ou en management par exemple.
Le reskilling étant une formation plus complexe et plus approfondie basée sur de nouvelles compétences, il sera généralement plus long que l’upskilling. La préparation opérationnelle à l’emploi de Pôle emploi (POE) ou la reconversion ou promotion par alternance (Pro-A) sont des dispositifs de formation parfaitement adaptés à ce type d’apprentissage.
Et le cross-skilling dans tout ça ?
Le cross-skilling se différencie de l’upskilling et du reskilling par les compétences auquel il se réfère. Il se concentre sur les compétences transversales et les soft skills (les savoir-être) : le leadership, l’autonomie, la communication, la créativité, etc. Il a pour vocation de rendre les collaborateurs polyvalents et flexibles en diversifiant leurs tâches de travail. Ces aptitudes professionnelles et ces qualités humaines, bien que secondaires dans l’exercice de leur fonction, s’avèrent très utiles au quotidien. Elles leur permettent de se démarquer et facilitent le fonctionnement de l’entreprise.
La différence entre l’upskilling et le reskilling peut sembler subtile au premier abord, mais elle est bien réelle. Avant d’organiser une formation ou d’y prendre part, il est impératif de vous pencher sur les objectifs que vous voulez atteindre et les compétences visées.